L’unité U3 d’Isigny Ste Mère sort de terre

12 octobre 2019 - Pierre Christen

La coopérative normande investit 82 M€ dans une nouvelle unité de production de poudres de laits infantiles. Et prévoit de recruter 150 salariés.

  • Isigny Ste Mère 2019

    • Le chantier de l’unité U3 a démarré le 21 mars. La tour de séchage va compter douze niveaux pour une hauteur de près de 45 mètres et un diamètre de 12,5 mètres. Les premiers runs industriels sont prévus fin 2020.

    • Gérald Andriot, directeur des opérations d’Isigny Ste Mère, avait déjà mené le projet U2 il y a six ans. Il veille à la qualité de réalisation du projet U3, en particulier au respect des hautes exigences sanitaires. Ici, des banches sont décoffrées après avoir séché tout le week-end. 70 personnes s’attellent en ce moment sur le chantier pour les phases de terrassement, fondation et génie civil. L’effectif montera à 250 lorsque le process sera intégré en mars 2020.

       

    • L’unité U1 est à proximité de la nouvelle unité U3. Mais cette dernière est conçue de façon indépendante, avec son propre stockage du lait et atelier de pesée des ingrédients.

           

    • L’unité U2, opérationnelle depuis 5 ans, est située à l’autre extrémité du site d’Isigny Ste Mère. Elle produit 25 000 tonnes de poudres de lait infantile par an.

       

    • Lancé fin 2018/début 2019, le laboratoire réalise un million d’analyses par an, soit 250 analyses par lot. Plus de cent personnes sont dédiées à la qualité des produits, soit 14 % de l’effectif.

Le permis de construire a été obtenu le 8 mars et les travaux ont débuté 15 jours plus tard. Isigny Ste Mère a lancé le chantier de construction de son unité U3, qui sera dotée d’une capacité de production de 28 000 tonnes de poudres de lait infantile par an (poudres 1er, 2ème et 3ème âge et spécialités). Le bâtiment sera hors d’eau en janvier 2020 avant l’entrée du process (séchage et cyclone) en mars 2020. « En amont, la partie administrative pour obtenir toutes les autorisations s’est très bien passée. Nous sommes sur les rails », se réjouit Daniel Delahaye, directeur général de la coopérative normande.

82 millions d’euros

Fruit d’un investissement de 82 millions d’euros, cette nouvelle unité va porter la capacité totale de la coopérative à 70 000 tonnes par an, soit près de 3 % du marché mondial. Isigny Ste Mère fabrique des poudres de lait depuis 1947, grâce à la première tour de séchage installée en France. Dans les années 50, en partenariat avec une entreprise américaine, la coopérative normande a commencé à fabriquer de la poudre de lait infantile. Elle fut le premier acteur à servir le réseau des pharmacies. « Cette activité a toujours été très importante pour nous. La nouvelle unité U3 est destinée à servir le monde entier, le Moyen-Orient et l’Afrique comme pays additionnels, et la ceinture sino-asiatique et la France que nous souhaitons renforcer  », affirme Daniel Delahaye.

130 à 150 salariés supplémentaires

Le chantier, mené par Edeis en maîtrise d’œuvre, est un véritable défi. Bâtie sur d’anciens marais, l’usine repose sur 1000 pieux forés dans le sol. « Il faut 25 mètres avant d’atteindre les marnes, les premiers sols durs », précise Gérald Andriot, directeur des opérations de la coopérative. Le bâtiment de 11 000 m² au sol (26 100 m² de planchers) rassemblera les étapes de préparation, de concentration – séchage avec filtres à manches, et de conditionnement en boîtes, le tout dédié aux laits infantiles. La tour de 45 mètres de haut compte 12 niveaux.

10 000 m³ de terre ont été évacués et 54 000 tonnes de béton vont être coulés à l’aide de 4 000 toupies. Trois ateliers de ferraillage sont installés sur le site. L’attention portée à la construction est clef pour cette installation qui a pour consommateur final une cible à haut risque : le nourrisson. « Le béton ne doit pas avoir de corps creux, les banches ont la surface la plus lisse possible, comme du marbre », souligne Gérald Andriot.

130 à 150 salariés supplémentaires vont être recrutés, dont 39 conducteurs de préparation et de tours, 55 conducteurs de lignes de conditionnement, 10 techniciens de maintenance, 20 techniciens de laboratoire et qualité, et 21 personnes en logistique. « La problématique du recrutement est majeure. On a beau avoir la plus belle usine du monde, si on n’a pas les équipes, on ne va pas loin », affirme Arnaud Fossey, président de la coopérative. Pour créer des vocations, cette dernière a renforcé ses partenariats avec les acteurs locaux et régionaux de la formation. Parmi eux : la région Normandie, le groupe FIM, ENIL Saint-Lô Thère, Pôle Emploi Calvados, Pôle Formation, Latitude Manche, la Direccte, Gosselin et Opcalim.

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