L’unité U3 d’Isigny Ste Mère sort de terre
La coopérative normande investit 82 M€ dans une nouvelle unité de production de poudres de laits infantiles. Et prévoit de recruter 150 salariés.
Le permis de construire a été obtenu le 8 mars et les travaux ont débuté 15 jours plus tard. Isigny Ste Mère a lancé le chantier de construction de son unité U3, qui sera dotée d’une capacité de production de 28 000 tonnes de poudres de lait infantile par an (poudres 1er, 2ème et 3ème âge et spécialités). Le bâtiment sera hors d’eau en janvier 2020 avant l’entrée du process (séchage et cyclone) en mars 2020. « En amont, la partie administrative pour obtenir toutes les autorisations s’est très bien passée. Nous sommes sur les rails », se réjouit Daniel Delahaye, directeur général de la coopérative normande.
82 millions d’euros
Fruit d’un investissement de 82 millions d’euros, cette nouvelle unité va porter la capacité totale de la coopérative à 70 000 tonnes par an, soit près de 3 % du marché mondial. Isigny Ste Mère fabrique des poudres de lait depuis 1947, grâce à la première tour de séchage installée en France. Dans les années 50, en partenariat avec une entreprise américaine, la coopérative normande a commencé à fabriquer de la poudre de lait infantile. Elle fut le premier acteur à servir le réseau des pharmacies. « Cette activité a toujours été très importante pour nous. La nouvelle unité U3 est destinée à servir le monde entier, le Moyen-Orient et l’Afrique comme pays additionnels, et la ceinture sino-asiatique et la France que nous souhaitons renforcer », affirme Daniel Delahaye.
130 à 150 salariés supplémentaires
Le chantier, mené par Edeis en maîtrise d’œuvre, est un véritable défi. Bâtie sur d’anciens marais, l’usine repose sur 1000 pieux forés dans le sol. « Il faut 25 mètres avant d’atteindre les marnes, les premiers sols durs », précise Gérald Andriot, directeur des opérations de la coopérative. Le bâtiment de 11 000 m² au sol (26 100 m² de planchers) rassemblera les étapes de préparation, de concentration – séchage avec filtres à manches, et de conditionnement en boîtes, le tout dédié aux laits infantiles. La tour de 45 mètres de haut compte 12 niveaux.
10 000 m³ de terre ont été évacués et 54 000 tonnes de béton vont être coulés à l’aide de 4 000 toupies. Trois ateliers de ferraillage sont installés sur le site. L’attention portée à la construction est clef pour cette installation qui a pour consommateur final une cible à haut risque : le nourrisson. « Le béton ne doit pas avoir de corps creux, les banches ont la surface la plus lisse possible, comme du marbre », souligne Gérald Andriot.
130 à 150 salariés supplémentaires vont être recrutés, dont 39 conducteurs de préparation et de tours, 55 conducteurs de lignes de conditionnement, 10 techniciens de maintenance, 20 techniciens de laboratoire et qualité, et 21 personnes en logistique. « La problématique du recrutement est majeure. On a beau avoir la plus belle usine du monde, si on n’a pas les équipes, on ne va pas loin », affirme Arnaud Fossey, président de la coopérative. Pour créer des vocations, cette dernière a renforcé ses partenariats avec les acteurs locaux et régionaux de la formation. Parmi eux : la région Normandie, le groupe FIM, ENIL Saint-Lô Thère, Pôle Emploi Calvados, Pôle Formation, Latitude Manche, la Direccte, Gosselin et Opcalim.