Maladie émergente

Un nouveau moucheron piqueur est sous surveillance en Europe

Rien d’alarmant, dans le communiqué de l’Anses, en date du 11 mai dernier, sous le titre « Un virus, transmis aux bovins par des moucherons, émerge en Europe ». Mais, la surveillance est lancée. Car ce virus est celui de « la maladie hémorragique épizootique », détectée pour la première fois en Europe fin 2022. « Plusieurs troupeaux de bovins ont été touchés en Italie et en Espagne ».

L’Anses a d’ailleurs contribué à identifier ce virus et son sérotype, transmis par des moucherons piqueurs du genre Culicoides. « Il y a une quinzaine d’années on n’imaginait pas que la maladie puisse un jour arriver en Europe, raconte Stéphan Zientara, directeur de l’unité mixte de recherche Virologie, qui associe des scientifiques de l’Anses, de l’Inrae et de l’École nationale vétérinaire d’Alfort. Son extension est une conséquence directe du changement climatique qui permet aux moucherons vecteurs de survivre dans nos régions. »

Premiers cas en Espagne et en Italie

Les premiers cas, en Europe, ont été détectés le 25 octobre 2022 en Sardaigne. Quelques jours plus tard, des cas ont été signalés en Sicile. Puis, deux foyers se sont déclarés en Andalousie mi-novembre. « Même s’il est possible que le virus ait été introduit par le transport de bovins infectés, l’hypothèse la plus probable est que des moucherons aient été transportés à travers la Méditerranée par le vent, poursuit le scientifique. Cela expliquerait l’apparition simultanée de la maladie, dans plusieurs endroits d’Europe du sud. » Le virus est identique à celui détecté en Tunisie en 2021.

Découvert pour la première fois aux États-Unis, en 1955, ce virus de la maladie hémorragique épizootique affecte principalement les cerfs de Virginie et les bovins domestiques. « Chez les bovins, cette maladie potentiellement mortelle se traduit par de la fièvre, de l’anorexie, des boiteries et une détresse respiratoire ». Les petits ruminants peuvent également être porteurs du virus, mais aucun cas symptomatique n’a encore été détecté. « Le virus ne se transmet pas à l’être humain ». Pour l’heure, on ne sait pas si les cervidés européens sont sensibles à la maladie.

Crédit photo : USDA, Scott Bauer

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