Pour le maïs, pensez valorisation des fumiers et lisiers

« Utilisés à bon escient, les engrais de ferme, fumiers et lisiers, sont très bien valorisés par le maïs fourrage », rappelle Arvalis-Institut du végétal. Ils permettent alors une économie importante sur le poste achat d’engrais. Repères.

Dans les fumiers, l’azote est majoritairement présent sous forme organique et une partie seulement, de l’ordre de 30 % pour un fumier de bovins, sera disponible pour la culture de maïs qui suivra l’épandage, rappelle Arvalis. « L’azote sous forme organique nécessite une phase de transformation avant d’être assimilé, sous forme nitrate, par les racines du maïs. Le temps nécessaire à ce processus est fonction de la composition du fumier (rapport C/N) ».

Gare à l’épandage trop tardif
Pour ces raisons, il est donc conseillé d’épandre les fumiers 1,5 à 2 mois avant le semis, voire même avant quand il s’agit d’un fumier frais et pailleux (C/N élevé). « Un épandage trop tardif risque d’induire des effets dépressifs sur la culture, liés à l’organisation de l’azote qui ne sera pas terminée au stade 8-10 feuilles, début de l’absorption importante de l’azote par le maïs ». Toutefois, si les sols ne sont pas suffisamment ressuyés avant cette date, il est toujours préférable d’attendre, au risque de provoquer des tassements très préjudiciables à l’enracinement de la culture.

La particularité des effluents de volaille
Dans les lisiers et les fumiers de volailles, l’azote est majoritairement présent sous forme ammoniacale. Cette forme est rapidement disponible pour la culture, mais est aussi très sensible à la volatilisation dans l’atmosphère. « Ainsi en conditions de sol sec, de temps venté et ensoleillé, les pertes peuvent aller jusqu’à 50 % ». Pour limiter les pertes, la bonne pratique est de réaliser un enfouissement rapide, si possible dans les 2-3 heures après épandage. Pour une efficacité optimale, les effluents issus de volailles doivent être épandus au plus proche du semis. Un lisier apporté au stade 6-8 feuilles, incorporé par un binage ou injecté dans l’inter rang, sera également très bien valorisé.

Phosphore et potassium : même efficacité que l’engrais minéral
Par rapport au phosphore minéral, l’efficacité du phosphore d’un engrais de ferme est comprise entre 70 et 95 % l’année de l’apport, selon les produits. Après un an de présence dans le sol, le phosphore a le même effet sur l’enrichissement du sol que les engrais phosphatés solubles dans l’eau. Le potassium contenu dans les engrais de ferme a exactement la même efficacité que celui contenu dans les engrais minéraux.

Des économies de soufre et d’amendements basiques
« Tous les engrais de ferme contiennent aussi des oligoéléments, tel que le soufre, nécessaire dans les rotations avec céréales, colza ou prairies, et des bases calciques qui contribuent à limiter l’acidification naturelle des sols », complète encore Michel Moquet chez Arvalis. Avec à la clé une réduction significative des apports d’amendements basiques. « Sur les parcelles recevant régulièrement des fumiers ou des lisiers, un apport de 100 à 150 kg CaO/ha/an suffit pour compenser l’acidification naturelle, au lieu de 200 à 300 kg CaO/ha/an habituellement nécessaires ». Un suivi régulier du pHeau est conseillé, au moins tous les 5 ans.

 

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