Une carence peut causer une perte de rendement lorsque le rapport N/S est inférieur à 14/1. Pour la luzerne, un rapport N/S de 11/1 est considéré comme le seuil critique. Si l’azote est excédentaire par rapport au soufre, la synthèse de protéines sera limitée et l’azote non protéique s’accumulera. D’ailleurs l’équilibre azote/soufre recommandé pour les bovins est de 12/1 avec une teneur en soufre conseillée dans la ration est de 0,2 % de la MS, sans dépasser 0,4 %.
Une carence en soufre réduit également l’efficience de la fertilisation azotée avec comme conséquence un lessivage plus élevé du nitrate. Mais un excès de soufre est préjudiciable à la qualité du fourrage également, car il peut induire des carences en d’autres éléments essentiels comme le cuivre ou le sélénium, par exemple (effet antagoniste).
Les prairies productives dépassant 10 t de matière sèche/ha ont un besoin de 60 à 100 kg de SO3/ha. Selon les situations, ces besoins sont couverts pour moitié par la minéralisation du soufre du sol. La plus grosse part de la fourniture précoce de soufre devra venir des engrais minéraux. La stratégie la plus appropriée est de combiner l’apport d’azote et de soufre à chaque exploitation. Des essais ont démontré que, pour une même quantité de soufre apporté, les rendements de la prairie sont améliorés avec quatre apports fractionnés de soufre comparativement à un apport unique.
Source : Université de Louvain (UCL), Centre de Michamps, Yara Hanninghof.