Sur la base des conditions pédoclimatiques, Arvalis a dessiné six grandes zones en France pour affiner le bilan de campagne de la qualité des maïs fourrages récoltés en 2019:
- «Bord Manche»: Bretagne+ Mayenne, Normandie, Hauts de France
- « Centre-Est » : Centre, Auvergne nord (Allier et Puy-de-Dôme), Bourgogne, Champagne, Lorraine (sauf Vosges) + Bas-Rhin
- «Est»: Rhône-Alpes, Franche-Comté, Vosges et Haut-Rhin
- « Centre-Sud» : Limousin+ Cantal, Midi-Pyrénées (sauf Gers et Hautes-Pyrénées), Aquitaine est +Lot-et-Garonne
- «Ouest»: Pays de la Loire (sauf Mayenne), Poitou-Charentes
- «Sud-Ouest»: Aquitaine ouest (Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques) + Gers et Hautes-Pyrénées
La teneur en matière sèche (MS)moyenne à la récolte, à 33,5% MS, est conforme aux préconisations. Cependant, l’hétérogénéité est forte et bon nombre de maïs ont été récoltés trop tard: 38% des chantiers d’ensilage ont été réalisés à plus de 35% MS.
La part la plus élevée de chantiers d’ensilage réalisés à une teneur en MS très élevée (>37%MS) se situent dans les régions Centre Val de Loire, Bourgogne, Poitou-Charentes et Limousin.
Des maïs moyennement pourvus en amidon
La teneur moyenne en amidon est de 29,7±6,3 % à l’échelle France, supérieure de 1,5 point par rapport à 2018. On constate également une très grande variabilité selon les régions. Les maïs cultivés dans la zone Centre-Est ont été particulièrement touchés par le déficit hydrique et les températures caniculaires de mi-juin à fin juillet. La teneur en amidon moyenne des ensilages de maïs dans cette zone est 22,8±7,7 % de la MS avec une très forte variabilité intra-région. Cette hétérogénéité peut s’expliquer par des différences de potentiel de sol, des orages très localisés dans certaines zones et la possibilité d’irriguer ou non.
Les régions Ouest et Est ont aussi été très touchées par le déficit hydrique de l’été. En revanche, les ensilages de maïs récoltés dans les régions Bord Manche et Sud-Ouest présentent des teneurs en amidon assez élevées, proches de celles obtenues en 2018. Les ensilages de maïs 2019 sont en moyenne à risque peu acidogène.
Des fibres encore bien digestibles à la récolte
La digestibilité des fibres (dNDF) est bonne cette année, avec une dNDF moyenne égale à 52,0±4,2%. Ce haut niveau de digestibilité des fibres se retrouve notamment dans les régions où les ensilages ont été récoltés précocement; c’est le cas des maïs des zones Centre-Est et Ouest qui présentent respectivement des niveaux de dNDF moyens de 54,6% et 53,6%. La qualité des fibres de ces plantes jeunes a ainsi été préservée de la sénescence accélérée de la fin de cycle.
Comme l’année passée, les ensilages réalisés dans le Sud-Ouest et en Bord-Manche présentent une digestibilité des fibres inférieure à la moyenne nationale à cause d’une durée de cycle plus longue (Manche) et probablement une utilisation d’hybrides plus typés grain (Sud-Ouest).
Des valeurs alimentaires correctes
Les teneurs en matières azotées totales (MAT)des ensilages de maïs sont proches de celles obtenues en 2018, avec en moyenne 7,4±1,0% MAT. Là encore, l’hétérogénéité inter-régionale est forte et souvent négativement corrélée au rendement, de 7,1% MAT en Bord Manche à 8,2% MAT dans la zone Centre-Est.
Les valeurs azotées moyennes sont égales à 46 g/kgMS de PDIN et 68 g/kgMS de PDIE.
Les teneurs en UFL des maïs fourrage à l’échelle nationale sont en légère hausse (+ 0,02 UFL/kg MS) par rapport à l’année dernière. En 2019, la teneur moyenne en UFL s’élève à 0,92±0,03UFL/kg MS. Un quart des ensilages de maïs présentent une valeur énergétique inférieure à 0,90 UFL/kg MS. L’origine de cette énergie est assez variable selon les régions. On retrouve ainsi des maïs plus typés «amidon» sur les zones Bord Manche et Sud-Ouest, mais avec une fibre un peu moins digestible.
La bonne digestibilité des fibres des ensilages de maïs du Centre-Est permet de compenser la plus faible teneur en amidon pour maintenir une valeur énergétique correcte. Intra-zone, de fortes disparités sont toutefois constatées sur le niveau des UF mais surtout sur l’origine de l’énergie. Alors que 50 % des ensilages sont en dessous de 247 g d’amidon dégradable par kg de MS, 14 % sont à plus de 300g/kgMS! La digestibilité des fibres est aussi variable avec un écart-type observé à plus de 4 points pour un niveau moyen de dNDF à 52,0 %. Au vu de la variabilité intra-région, cette année encore, la valeur UF du maïs fourrage n’est pas suffisante pour caler une ration ! Malgré un niveau de digestibilité de la matière organique (dMO) légèrement supérieur cette année, l’encombrement(UEL)moyen des maïs 2019 est équivalent de celui des maïs 2018 (teneur en MS plus faible à la récolte)
Source. Bilan de campagne d'Arvalis