Pendant l’hiver, le couvert d’interculture joue un rôle de piège à nitrates et de protection du sol vis-à-vis de l’érosion. « S’il contient des légumineuses, un couvert enfoui peut fournir en moyenne une trentaine d’unités d’azote à la culture de maïs. Récolté en dérobé il améliore le stock fourrager mais le plan de fumure devra bien prendre en compte les exportations », rappelle Arvalis qui conseille dans tous les cas une destruction avant le 15 mars, « pour éviter de pénaliser le maïs qui suit ».
30 unités d’azote avec un couvert à légumineuses
- Les couverts ne comprenant pas de légumineuses (graminées, composées, phacélie, …) présentent des valeurs C/N élevées (> 20) en particulier s’ils sont détruits tardivement. Ils ont donc un faible potentiel de minéralisation de l’azote contenu dans leurs résidus lignifiés. Dans ce cas, le phénomène d’organisation microbienne de l’azote peut conduire à une faim d’azote temporaire, préjudiciable au démarrage de la culture de maïs.
- Les couverts contenant une proportion significative de légumineuses présentent un rapport C/N plus faible, y compris à des stades de destruction plus tardifs, donc l’azote contenu dans leurs résidus est plus rapidement minéralisé et disponible pour la culture suivante. Ainsi, un couvert d’association comportant des légumineuses pourra restituer en moyenne une trentaine d’unités d’azote à la culture suivante.
Le cas des couverts exploités en dérobés
L’herbe ensilée ou enrubannée cultivée en dérobé permet de constituer un stock fourrager intéressant, pour compléter la ration des bovins. Là encore Arvalis conseille une récolte précoce, pour profiter pleinement de la valeur alimentaire de l’herbe ainsi récoltée, car on le sait :« elle diminue nettement au-delà du stade début épiaison des graminées ». Mais aussi parce qu’une récolte précoce « limite l’assèchement du sol, préjudiciable au maïs qui suit ». A prendre en compte aussi, l’export de quantités non négligeables d’éléments minéraux par l'ensilage. « Il conviendra de bien adapter la fertilisation afin d’éviter toutes carences (azote, voire potassium) sur le maïs suivant ». Assurer aussi de bonnes conditions de récolte de l'herbe « pour préserver la structure du sol et la capacité d’enracinement du maïs ».