Pour éviter les lésions pulmonaires, cela passe par la prévention, en essayant de maîtriser au mieux chaque facteur de risque. L’exemple le plus criant est probablement l’ambiance des bâtiments. En effet, une atmosphère délétère peut significativement impacter le veau et soumettre sa santé respiratoire à rude épreuve. Attention aux courants d’air, froid, humidité, sur-volume, sous-ventilation…
La santé respiratoire du veau dépend de plusieurs facteurs : ambiance du bâtiment, conduite d’élevage, alimentation et vaccination. Tout en sachant que les épisodes de pneumonie provoquent des dégâts dès le plus jeune âge.
Un veau peut subir des lésions pulmonaires, sans que l’on s’en rende compte.
Certains animaux ne présentent qu’une hyperthermie transitoire avec un tableau clinique soit discret soit absent et un appétit conservé. On parle d’atteinte « sub-clinique ». Pour autant, ces passages dits « de grippe » provoqueront des lésions pulmonaires qui impacteront de manière certaine la productivité de l’animal. D’où l’importance du « réflexe » thermomètre.
A partir de 39,5 °C, le veau est considéré fiévreux.
Prenez la température de trois ou quatre veaux, dans le lot. Le faire sur des veaux calmes et en forme. A partir de 39,5 °C, le veau est considéré fiévreux. Dans le cas de maladies respiratoires, on est parfois surpris de la montée rapide de la température. On a 41 °C et pourtant le veau ne paraît pas malade du tout. La prise de température, dans un lot avec certains individus déjà malades, permet de dépister précocement les animaux en début d’évolution.
Repérer ces animaux permet au vétérinaire de réaliser des prélèvements (écouvillons) dans le bon timing. En cas de virus, par exemple, c’est en tout début de la maladie que l’on peut les identifier. Plus la détection est précoce, mieux on limite les pertes. Car la thérapeutique adaptée sera mise en place beaucoup plus tôt.
Trois conseils autour la vaccination
1) La vaccination est une politique de groupe. Le conseil est de vacciner l’ensemble des animaux à risque. Ainsi, on réduit la circulation des pathogènes… Ainsi, tous les animaux soumis au même risque doivent être vaccinés sans distinction de sexe, de race, de valeur. Les animaux les moins « performants » d’un point de vue immunitaire seront protégés par l’immunité du groupe. Au contraire, on risque d’être déçu, si on limite la vaccination à quelques individus. Seule exception : le cas d’un veau déjà malade…
2) Ne vacciner que des animaux en bonne santé. En effet, un animal malade ne sera pas apte à développer une immunité correcte. Le vaccin sera inopérant sur des veaux déjà en hyperthermie ou présentant d’autres symptômes d’atteinte pulmonaire. Il est impératif d’anticiper.
3) Respecter impérativement le protocole de vaccination : l’âge de l’animal, le nombre de doses requises, la voie d’administration… L’efficacité de la vaccination en dépend. Ce protocole, élaboré par le vétérinaire en concertation avec son éleveur, est adapté à chaque situation. C’est du sur-mesure. Il dépend du calendrier des vêlages, des périodes à risque spécifiques, des possibilités de contention, de la main-d’oeuvre disponible, des agents pathogènes identifiés comme circulant dans l’exploitation…