Les grandes tendances de la campagne 2020 avec Jérôme Boudeele, service technique ruminant Mixscience
Pour la 3ème année consécutive le mot-clé est l’hétérogénéité pour les maïs.
1500 échantillons campagne 2019 ( bilan au 15/11/2020)
- plus sec avec 35% MS contre 34,5 (plus sec notamment sur zone 27,61,72,37)
- stable en MAT
- 1% de NDF en plus (43.5 contre 42.5) et une digestibilité en retrait de 1% donc des maïs plus encombrants.
- 1% d’amidon en moins avec 27.6 contre 28.6% l’an dernier avec le quart nord-est toujours très impacté. Et des valeurs toujours bonnes en bordure de Manche.
- UFL stables avec toujours des valeurs pénalisées sur le quart nord-est
Les 4 saisons du maïs :
- Octobre-décembre
- si possible avoir 3 mois de stock d’avance pour laisser le maïs de la nouvelle campagne maturer
- si maïs campagne : faire un silo temporaire qu’on ouvre tout de suite pour laisser le ou les autres silos bien fermenter et stabiliser. Corriger le défaut en glucides ruminaux par apport de céréales à paille et/ou aliment liquide. Apport d’enzymes pour mieux valoriser l’amidon des maïs début de campagne.
- Janvier – mars : le maïs optimum sur ration calée (souvent la période la plus efficace)
- Avril – juin : attention aux maïs très digestibles qui peuvent devenir plus risqué. Garder 5kg MS dans la ration des VL au pâturage pour soutenir la PL, état corporel et TP.
- Juillet-septembre : période des coups de chaleurs avec un amidon très disponible. Attention aux baisses de taux et à la sub-acidose. Diminuer la part d’ensilage de maïs et augmenter la part d’ensilage d’herbe pour les maïs très riches en amidon.
Les maïs 2019 très digestibles ont pu causer des baisses de TB importantes couplées au pâturage au printemps 2020 (regarder l’historique du printemps 2018 et comparer, beaucoup y verront des similitudes), la remontée du TB ne parait que plus grande mais c’est une tendance saisonnière. Toujours comparer la situation avec 2 années précédentes et pas seulement l’année précédente, on y retrouve souvent des similitudes et les recettes à appliquer qui ont bien marché par le passé.
Les vaches produisent de la matière utile avant de produire des litres. Une ration riche en NDF et amidon plutôt ruminal va plutôt favoriser les taux et limiter le transit. Une ration équilibrée en amidon ruminal/intestinal et bien calée entre NDF digestible et indigestible va favoriser la production laitière.
Comme chaque année, il ne faut pas remettre en cause toute la complémentation en situation de ration semi-complète Dac ou robot. Une complémentation ne change pas car elle est là pour satisfaire les besoins des animaux à haut niveau de production. C’est la production des 15, 20,25 ou 30 premiers kilo qu’il faut caler de manière homogène pour toutes les VL du troupeau. Il faudra donc sur des maïs jeunes en stockage ramener de la céréale à paille bien broyée pour ajuster les apports en amidon ruminal (jusqu’à 2-3 kg dans certains cas). Et comme chaque année, on pourra réduire cette quantité à partir de janvier dès lors que les maïs auront 4 à 5 mois de stockage et un amidon plus disponible. Les levures vivantes seront particulièrement utiles cette année pour mieux valoriser le NDF (plu important et moins digestible).