Bientôt des analyses de bouses avec un spectromètre de poche ?
Pourra-t-on bientôt utiliser un spectromètre de poche pour analyser les bouses de vaches et déterminer la digestibilité de la ration ? Doriane Moreaux, étudiante en production animale à VetAgroSup de Clermont-Ferrand, s’est intéressé au sujet lors d’un stage.
RumeXpert, un cabinet vétérinaire belge, est à l’origine du projet. Avec l’idée, d’apporter de nouveaux outils aux praticiens pour réaliser des audits et des diagnostics en élevage. L’objectif est donc de mesurer directement la digestibilité des bouses, avec un appareil de poche, sans avoir recours à un tamis ou à des analyses de laboratoire.
L’appareil utilisé est un spectromètre de poche (Scio) qui scanne un objet ou une matière liquide ou solide, et détermine sa composition moléculaire et ses valeurs nutritionnelles. L’appareil n’est pas plus grand qu’une clé USB et utilise la spectroscopie proche infrarouge (Nir), largement employée dans le milieu scientifique. C’est pratique à utiliser. Le résultat est rapide, pour un coût d’appareil inférieur à 1 000 €.
Lors de son stage, Dorianne Moreaux a collecté une cinquantaine d’échantillons homogènes dans une trentaine de fermes. Chaque échantillon est analysé avec le spectromètre de poche suivie d’une bousologie sur place (tamisage de bouses). Le même prélèvement est également envoyé au laboratoire pour analyse. L’objectif est de créer un pool de données suffisant pour calibrer au mieux le spectromètre de masse. Car, pour l’instant, les analyses statistiques montrent qu’il n’y a pas encore de corrélation entre les données du spectromètre de poche et les valeurs de digestibilité en laboratoire.